Le débat sur l’école malade de la peste totalitaire
Difficile de ne pas céder à un mouvement d’humeur devant cet « évènement de langage » que représente la publication d’un énième brûlot contre les pédagogistes, et plus généralement les sciences de l’éducation. Il encombre le débat sur l’école et confine l’argumentation au figement. Le procédé est connu : discréditer, amalgamer, exclure toute pensée divergente pour, au bout de l’incantation, « faire croire » et non pas « savoir » ou « penser ». Des collègues consciencieux ont pris le temps de passer au crible ce discours de détestation. Grâce leur soit rendue. Nous renvoyons à l’analyse de Zakhartchouk Mais qui sont les assassins du journalisme ? http://www.cahiers-pedagogiques.com/Mais-qui-sont-les-assassins-du-journalisme. Un même livre s’écrit depuis une quarantaine d’année, nous indique l’auteur. Les mêmes procédés incantatoires d’ostracisme, les mêmes arguties et approximations. Seul l’énonciateur de la voix purine change. Mais sous l’« écume merdeuse », diraient d’aucuns, couve une lame de fonds qui remet en cause le projet d’une école unique et les moyens pour y parvenir. C’est là que nous devons nous positionner. La tenue de débats citoyens sur un thème aussi fondateur de nos démocraties est salutaire et souhaitable, nous nous en réjouissons. En soutenant la qualité de la recherche, nous avons le pouvoir de clarifier les termes de ces débats. Investir la langue de l’amalgame, faire de l’écriture scientifique un acte de résistance, simplifier sans effacer les voix divergentes, inlassablement, cela reste le meilleur terrain sur lequel l'AIRDF peut intervenir et soutenir le politique qui voudra en découdre.
Traquer les assassins des assassins… Nous avons mieux à faire pour l’école. Viviane Youx
Une pétition en ligne à ce sujet :
Références :
Mais qui sont les assassins de l’école ?, Carole Barjon, Robert Laffont, 22 septembre 2016
Ils ont tué l’école ! Violaine de Montclos, Le Point 2297, 15 septembre 2016, p. 70-72
"Les fossoyeurs de l'école démasqués", JP Brighelli , lepoint.fr 24/09/2016