Les politiques actuelles de l’enseignement supérieur français visent à concilier son adaptation à une concurrence internationale entre établissements et un dégagement progressif de l’état. Elles aboutissent globalement à une politique de regroupement, de spécialisation et de hiérarchisation des universités françaises distinguant des établissements d’excellence, engagés dans une compétition mondiale, et des établissements de dimension régionale, appelés à s’adapter aux enjeux et financements locaux. Ces réformes néolibérales sont depuis longtemps défavorables aux lettres et sciences humaines ou sociales, qui ne représentent que 10% environ des crédits de l’Agence nationale pour la recherche (ANR). Elles sont censées, de plus, s’adapter désormais à des normes anglosaxonnes conçues initialement pour l’évaluation des sciences dites « exactes ».