L’évaluation se définit selon Hadji (1989) comme un processus qui permet de vérifier la présence de quelque chose d’attendu, de situer un individu ou une production par rapport à une cible, de juger de la valeur d’une production ou d’un individu, et elle peut donc être mise au service du pilotage des curriculums (Audigier et al. 2006 ; Mottier Lopez, 2009 ; Mottier Lopez et Figari, 2012). Aussi, l’évaluation a-t-elle fait l’objet de nombreuses recherches dans le champ de la didactique du français qui se sont intéressées à la manière dont les enseignants procèdent à l’évaluation des productions des élèves, dans le contexte ordinaire de la classe ou dans le cadre d’expérimentations, ainsi qu’aux outils et méthodes qu’ils construisent ou utilisent à cette fin. En raison du rôle crucial de ce processus dans l’enseignement, l’intérêt porté à l’évaluation, qui s’était manifesté dès les années 1980 (Petitjean, 1984 ­– Pratiques no 44), n’a pas faibli depuis les recherches menées dans les années 1990 sur l’évaluation des écrits à l’école primaire puis sur la didactique de l’oral (Groupe EVA, 1991 ; Garcia-Debanc, 1999). En effet, en 2005, le numéro 31 de Repères était consacré à l’évaluation en didactique du français (Daunay et Reuter, 2005), et depuis lors cette thématique n’a pas cessé d’être traitée dans de nombreux articles, notamment à travers l’étude des annotations ou de la correction des copies et de leur interprétation par les élèves, l’examen des ressources à disposition des enseignants en matière d’évaluation, l’analyse des problèmes que pose l’évaluation de l’oral, les interrogations sur la validité didactique des évaluations ou l’expression des dilemmes auxquels expose la conception de dispositifs d’évaluation (Van Beveren et al., 2013 ; Daunay et Dufays, 2014 ; Doquet et Pilorgé, 2020 ; Lafontaine et al., 2016 ; Mauroux et Garcia-Debanc, 2013 ; Duvin-Parmentier et al., 2021 ; Gagnon et al., 2014 ; Gagnon et al., 2019 ; Ménouar et Chabanne, 2021 ; Nonnon, 2011 ; Donahue, 2015 ; Falardeau et al., 2016).