Pratiques enseignantes / Activité des élèves dans la classe de français
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En guise d'éditorial : une «ouverture » aux journées d'étude de Montpellier
Pour introduire à ce numéro spécial de notre Lettre, qui, exceptionnellement, publie de véritables «actes » de nos dernières journées d'étude, je voudrais rappeler les quelques mots par lesquels j'ai eu le plaisir d'ouvrir cette manifestation, le 23 octobre 1997.
Au-delà des souhaits de bienvenue et de travail fructueux, j'y soulignais trois points qui
fondent l'histoire et font l'actualité de notre association.
• La collaboration entre la DFLM et les Centres universitaires de formation des maîtres est essentielle. Quels que soient les modes d'organisation de cette formation dans les quatre pays que réunit notre association, ces institutions sont nos partenaires privilégiés. Pour des raisons fondamentales, c'est au sein de ces institutions — en France, les IUFM — que la recherche en didactique du français doit se développer, et ce parce que le terrain de la formation fournit à la fois un aliment et un laboratoire aux recherches en didactique. Les formateurs de français en IUFM, quels que soient leurs statuts, ont vocation à travailler au sein de notre association dans la mesure où précisément ils investissent en même temps les domaines de la recherche et de l'enseignement. Je ne puis donc que me réjouir du triple parrainage de ces journées d'étude : DFLM, IUFM de Montpellier et IUFM pôle Sud-Est. J'appelle nos collègues à rejoindre la DFLM et à la faire mieux connaître.
• Le deuxième point concerne la relation entre la thématique de ces journées et l'état de la réflexion au sein de la DFLM. Je vous épargne l'historique déjà très fourni de nos manifestations scientifiques et publications pour souligner qu'aujourd'hui, manifestement, deux préoccupations émergent qui ne reflètent plus deux inflexions différentes mais s'inscrivent, à mon sens, dans le même mouvement. Il y a d'une part le souci de la réflexion épistémologique sur notre discipline, la nécessité de reprendre les discussions sur notre spécificité vis-à-vis des champs des sciences du langage et des sciences de l'éducation, vis-à-vis aussi des autres didactiques disciplinaires, en nous intéressant en particulier aux méthodologies mises en oeuvre dans les recherches. Il y a d'autre part la volonté de plus en plus marquée d'investir la classe de français, de comprendre ses fonctionnements, de la penser au sein de l'univers scolaire et social. En focalisant ces journées sur les relations existantes et à construire entre les pratiques enseignantes et l'activité des élèves, les organisateurs n'ont pas perdu de vue les objets de savoirs qui organisent la classe de français, les discours qui les mettent en scène, les conduites langagières dans lesquelles ces objets sont inscrits ; au contraire, ils leur ont accordé une place centrale. D'où, par certains aspects, un écho entre ces journées et celles de l'année dernière à Cartigny sur «les métalangages de la classe de français », dont les actes seront bientôt disponibles chez Peter Lang. On va donc circuler le long des trois côtés du triangle, faisant bouger celles et ceux qui restent obstinément accrochés à l'un d'entre eux. Non pas arrondir les angles mais se frotter aux arêtes vives des débats en didactique.
• Je terminerai en notant que, par leur organisation diversifiée, leur dimension internationale (même si nous aurions souhaité une participation d'Outre-Atlantique), leur enracinement régional, le caractère opportun des questions qui y seront posées, ces journées s'inscrivent pleinement dans les modalités de travail définies par notre association. En plus de leur apport spécifique, elles vont contribuer à nourrir notre bilan d'activités, sur lequel nous nous interrogerons ensemble lors de notre colloque à Bruxelles en septembre 1998.
Jean-Louis CHISS
Président de la DFLM
P.S. en forme de souhaits chaleureux pour tous nos adhérents et notre valeureuse association !